PJD: "Qu’il faudrait signer un open sky à l’intérieur du Maroc"


Rabat/Dakhla. Driss Benhima, PDG de Royal Air Maroc (RAM), devant la commission des Finances de la première chambre du Parlement. Une semaine après la première rencontre, les députés, qui avaient eu le temps d’éplucher les rapports remis par le management de RAM, sont revenus jeudi 17 mars à la charge, avec des questions plus détaillées. Des interrogations qui s’appuyaient sur des expériences personnelles avec la compagnie aérienne ou des articles de presse. Au cours de cette réunion, le management de RAM était réticent quant à la divulgation de certains détails. Les tarifs des billets pour certains vols directs ont été jugés excessifs: le cas de Casablanca-Dakhla qui peut atteindre 4.000 DH pour un billet aller-retour a été cité en exemple. Ce qui a fait dire, non sans humour, à Lahcen Daoudi, député PJD, «qu’il faudrait signer un open sky à l’intérieur du Maroc pour désenclaver les régions». L’exercice a duré plus de deux heures et demie. Au cours de la rencontre de ce jeudi 17 mars, Benhima a pu inverser la tendance à son avantage, ayant visiblement bien appris sa leçon malgré son air gêné.  «La situation financière de la compagnie est due à quatre facteurs, dont deux sont exceptionnels et deux structurels», explique Benhima. Les deux premières raisons qui fragilisent les comptes de la compagnie sont liées à la crise économique internationale. Un contexte défavorable, qui a généré des pertes conséquentes pour la plupart des compagnies aériennes. Un manque à gagner estimé à l’époque à 1,5 million d’euros par avion. Soit un montant global de 75 millions d’euros. Pour les avions de la Japan Air Lines, ces pertes s’étaient chiffrées à 46 millions d’euros par avion. La plupart des interventions des députés, dont certaines étaient relativement très longues, avaient pointé du doigt «la dégradation de la qualité des prestations de la compagnie aérienne nationale». Autre facteur exceptionnel, le redressement fiscal de l’ordre de 1,4 milliard de DH. Parmi les raisons d’ordre structurel qui impactent les comptes de RAM, figurent la concurrence générée par la signature des accords de l’open sky et la baisse continue des tarifs. Une réduction qui a atteint 26% pour les billets RAM. La baisse n’a pas été compensée par la réduction des charges d’exploitation de 19% par siège. Pour sortir de ce contexte de crise, la compagnie a opté pour un plan d’investissement de 10 milliards de DH sur la période 2010-2015. Sur un tout autre registre, les conditions de travail, acquises avant la libéralisation, ne pourront pas être supprimées, affirme Benhima. Le président n’est pas allé jusqu’à divulguer son salaire, comme demandé par un député, mais en termes d’avantages en nature, il a affirmé «percevoir le 24e salaire de la compagnie».

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